Le 3 octobre dernier, le Premier ministre haïtien, Garry Conille, a recadré les membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) après la convocation du ministre des Affaires Étrangères par le directeur de cabinet du CPT, dénonçant un manque de respect des principes de bonne gouvernance. Conille a rappelé qu’il devait être consulté pour toute convocation de ses ministres.
Cependant, la réaction récente du président du CPT, Leslie Voltaire, a intensifié les tensions. Dans une lettre datée du 9 octobre 2024, Voltaire a rejeté les arguments du Premier Ministre Conille, estimant que l’article 136 de la Constitution lui confère le droit de convoquer un ministre sans consulter le Premier ministre. Cette querelle de pouvoir interne se déroule alors que des Haïtiens, humiliés et maltraités, subissent des atrocités en République Dominicaine.
Les vidéos circulant sur les réseaux sociaux témoignent de la brutalité des autorités dominicaines envers les migrants haïtiens, qui sont expulsés de manière inhumaine. Le CPT et le Gouvernement s’affrontent pour le contrôle du pouvoir, les souffrances des compatriotes en terre étrangère continuent. Sans assistance ni réponse adéquate de la part des autorités haïtiennes, les ressortissants haïtiens ne savent plus à quel saint se vouer.
Quand est ce que le CPT et le gouvernement concentreront-ils leurs efforts sur la cause haïtienne, plutôt que de se livrer à une bataille de pouvoir mesquine ?
Pourquoi le CPT n’a-t-il toujours pas réagi au comportement de l’ambassadeur dominicain en Haïti, qui a ostensiblement boudé une invitation officielle du CPT le jeudi 10 octobre ?
Ce silence sur les agissements inhumains des Dominicains fait planer de sérieux doutes sur la capacité des autorités haïtiennes à défendre la dignité nationale dans ce contexte de crise.
Comentarios